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Troisième pilier

«Ne rien dépenser non, économiser oui!»

Étudiant en fin de cycle, tu t'apprêtes à entrer dans le monde professionnel ou à pointer au chômage, c'est selon. Mais alors que tu ne penses qu'au home cinéma que te payera ton premier salaire, on vient déjà te parler de prévoyance pour tes vieux jours. AVS, LPP ou assurance vie, tu es perdu et surtout tu te trouves trop jeune pour devenir un épargnant. Vraiment?

 

Colonne ou colonnette

Bien souvent, lorsqu'on mentionne l'Assurance-vieillesse et survivants (AVS) ou l'Assurance-invalidité (AI), tu ris jaune, pensant être le dindon de la farce. Payer pour la retraite dorée des autres alors que probablement, personne ne payera pour la tienne, non merci! Mais alors que ta vieillesse te semble trop lointaine et trop morne pour que tu t'en soucies, les préceptes de ta tendre Mamie te reviennent: «Tu feras un bas de laine en prévision de tes vieux jours ou chaque hiver sera une épreuve de survie». En réponse à cette joyeuse prophétie, deux solutions s'offrent à toi. Un, tu caches toutes tes économies sous ton matelas en espérant résister à la tentation d'y piocher pour l'achat compulsif de ta nouvelle collection de BDs. Deux, tu contractes volontairement un troisième pilier qui t'assurera une épargne forcée. Dilemme, dilemme!

(R)assure-toi !

Pour Fernand Gillioz, chef de vente régional à la Bâloise, les arguments en faveur d'une «prévoyance individuelle» sont multiples. Selon lui, «Il s'agit principalement de combler les lacunes de couverture du système social suisse, de garantir son revenu, de procéder à des économies fiscales ainsi que de garantir une sécurité à sa famille». De plus, en tant que futur salarié issu du sérail académique, ta situation requiert une attention toute particulière.

En effet, ayant profité longuement d'une vie de bohème, ta période de cotisation au deuxième pilier s'en voit réduite, entraînant un manque au niveau de tes rentes retraite. De même, sans prévoyance personnelle, tes revenus rêvés mirobolants ne profiteront pas à tes vieux jours du fait du plafonnement de salaire intrinsèque aux deux premiers piliers. Finalement, si tu te vois devenir indépendant et insoumis aux assurances sociales, il t'est impératif de planifier au plus tôt tes pensions.

Une fourmilière

Après moult cogitations, tu te sens plus proche de la fourmi prévoyante que de la cigale prodigue, reste que la parcimonie est pour toi un art occulte. De plus, les spécialistes de la branche te soumettent déjà une flopée d'alternatives, à commencer par le choix entre une prévoyance «liée» ou «libre». 

Le «pilier lié» prévoit qu'en bon petit économe, tu thésaurises automatiquement et de manière complémentaire à ton deuxième pilier, une somme choisie. Si cette capitalisation est déductible des impôts, elle restera gelée jusqu'à l'âge de ta retraite à moins que tu décides de l'investir dans l'acquisition d'une maison. Les BDs, elles, attendront. Quant à l'option du «pilier libre», elle te laissera libre de capitaliser les sommes de ton choix, aux moments voulus et pour une période que tu auras désirée. Cette autonomie suppose néanmoins qu'une partie de tes économies sera imposable.

En plus du type de prévoyance choisi, tu auras à te décider entre la contraction d'un troisième pilier bancaire ou en assurance. «La différence essentielle entre les deux, explique Fernand Gillioz, se trouve au niveau de la libération de la prime en cas d'incapacité de gain. Dans un contrat d'assurance, la personne assurée ne paie plus sa prime mais retrouve tout de même le capital prévu à l'échéance. Alors que dans le cas d'un contrat bancaire, un chômeur, par exemple, cessera tout simplement d'alimenter son épargne. Bien entendu, complète-il, l'examen de ces différents points passe par l'élaboration d'une analyse personnelle de la situation, appuyée par des professionnels».

Enfin, si l'option d'un troisième pilier te procurera la rigueur qui te manque habituellement dans tes économies, il te faudra tout de même t'assurer de la probité de ton banquier ou assureur. Sachant que par les temps qui courent, la plus sûre des épargnes peut se retrouver dans un fond de placement... madoffien.

 

EB

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